La place des émotions dans la prise de décision. Sujet tabou ?
Métro-boulot/compétition-dodo. De la psychologie du sport à celle du travail, il n’y a qu’un pas. Stress, émotions et états d’âme versus confiance en soi, concentration et performance ? Qui ne s’est jamais vu critiquer pour un trop plein d’émotions ponctuel – ou non – par un manager pressé de voir des résultats atteints voire dépassés ? Prêt.e.s à devenir un.e killer au mental d’acier ? Projecteurs sur les sportifs de haut niveau pour identifier les pratiques vertueuses que vous pourriez mettre en place dans les transports en commun ou même dans l’ascenseur qui mène au bureau…
La clé réside dans une performance mentale impressionnante, préparée de longue date, et qui devient un nouvel enjeu pour le haut niveau. C’est aussi « simple » que cela et c’est ce dont traite « Dans la tête des champions. » Ce reportage réalisé en 2021 par la chaîne ARTE propose un décryptage scientifique passionnant sur l’apport des neurosciences et de la préparation psychique dans le domaine sportif. Il met notamment en lumière des méthodes qui reposent sur le bien-être d’athlètes de haut potentiel. Le replay n’étant bientôt plus disponible, je vous en livre ici une synthèse toute personnelle. Elle ne vous évitera pas de vous acquitter des frais de location en VOD, voir notes, mais vous permettra de valider l’investissement. En d’autres termes, j’en recommande fortement le visionnage.
De plus en plus d’athlètes de haut niveau font appel à des préparateurs mentaux dans le but d’améliorer leurs performances. Corollaire ? Sans sentiment ni émotion, certains champions ne seraient pas capables d’accomplir leurs performances extraordinaires et d’établir leurs records.
« Pendant des années, on a cru à tort que les émotions étaient notre ennemi, qu’il fallait les combattre et qu’il ne fallait pas en ressentir. Alors que c’est exactement l’inverse, vive les émotions ! Les émotions, c’est ce qui fait que l’on peut avoir un supplément d’âme, qui – maîtrisé – fait que l’on peut se sublimer et obtenir des résultats que l’on ne soupçonnait pas. »
Thomas SAMMUT, préparateur mental auprès de sportifs de haut niveau.
Alors quelles pourraient être des clés pour libérer notre potentiel de compétiteur mais aussi et surtout – c’est ce qui nous intéresse ici – s’épanouir tant professionnellement que personnellement ? Le secret réside dans la perception de soi vis-à-vis des autres, compétiteurs…concurrents, clients ou partenaires. Mises en oeuvre chez les nageurs, cyclistes, gymnastes, footballeurs, et en application auprès des managers, cadres, ETAM… Focus sur 3 méthodes éprouvées en compétition et qui commencent à prendre racine en business et management.
Associer une émotion positive et un mot pour débloquer ses freins intérieurs
Une méthode, proche de l’EFT – une technique de libération émotionnelle -, consiste à ancrer un souvenir en stimulant certaines zones du cerveau alors que l’on a tous ses sens en éveil.
« On met alors en place un déclencheur et un raccourci qui permettent de réactiver le souvenir et toutes ses composantes, le moment voulu, et de réaliser la performance. »
Pr Antonio DAMASIO, neuroscientifique et psychologue au Brain Créativity Institute d’UCS à Los Angeles.
En synthèse, un mot-clé « puissance », « battante », etc. associé à un chemin neuronal extrêmement simple qui permet de rappeler la ressource de manière immédiate en tapotant son « ancre ». Si ça marche au moment de monter sur le plot en compétition de natation, cela pourra vous aider à affronter les situations professionnelles stressantes telles les prises de parole, l’animation de réunions, les négociations, les entretiens annuels, etc. Alors, prêt.e à aller tapoter votre « point de karaté » ? Un.e psychologue spécialisé ou un.e praticien d’auto-hypnose vous accompagnerons aisément sur ce chemin.
La méditation, un moyen d’améliorer nettement ses performances
Yoga et méditation ont pénétré les vestiaires et le sport de haut niveau depuis belle lurette. En particulier, la méditation de pleine conscience permet de vivre l’instant présent, de développer son calme et sa lucidité, de faire les choses pour in fine mieux atteindre ses objectifs.
S’asseoir et ne rien faire ? Loin de là, cela pourrait vous apporter beaucoup. Des chercheurs américains ont pu démontrer que la densité de matière grise augmente dans une zone du cerveau qui implique la mémoire, et que les connexions de cette même zone avec une autre qui réceptionne les sensations en provenance de notre corps augmentent également, en fonction du temps passé à méditer. Au final, les personnes qui méditent arriveraient plus facilement à se dissocier des situations stressantes. On mémorise et on se détache des pensées stressantes pour diminuer la charge émotionnelle liée au mauvais stress. Bref, on performe ou sur-performe. Sur le ring, au stade, mais aussi en COMEX ou au moment de rencontrer un gros client.
Améliorer sa performance en combinant médiation et visualisation
Contrôler ses émotions et son rythme cardiaque en combinant ancrage, visualisation et méditation, c’est possible, les sportifs de haut niveau le font au quotidien ; ils augmentent d’ailleurs l’intensité de leur pratique avant toutes les grandes compétitions pour mettre toutes les chances de leur côté.
« Associer la visualisation et la méditation, c’est quelque chose de fondamental pour créer sa propre bulle de confort dans laquelle on peut mettre l’énergie que l’on ressent. »
Thomas SAMMUT, préparateur mental.
Les scientifiques ne savent pas encore tout mais ils ont montré qu’exécuter ou imaginer un mouvement active quasiment les mêmes zones du cerveau. Le petit secret ? Pratiquer méditation et/ou visualisation permet de faire moins mais mieux travailler son cerveau. Autant appliquer ces bénéfices à une montée sur scène pour pitcher ou se mettre devant la caméra pour animer un webinaire.
La pilule magique de la préparation mentale ?
La pilule magique n’existe pas. C’est juste du travail. La pratique quotidienne prédomine et porte rapidement ses premiers fruits.
Mieux résister à la douleur et augmenter la performance en sport de haut niveau ou résister au stress de la vie pro… Il vous faut apprendre à travailler main dans la main avec votre stress pour mieux gérer vos taux d’adrénaline et de cortisol. Alors, que vous vous rêviez en Florent MANAUDOU de la compta ou en Cécilia BERDER du marketing, il n’y a plus qu’à. May the force…